St Eriks
Suite de la série des bières Suédoises avec la St Eriks.
J'ai eu la bonne idée de prendre deux St Eriks différentes, cette bière m'a inspiré rien qu'en la voyant. Une fois de plus, le design de la bouteille et de son étiquette y est pour beaucoup, en effet, la forme de cette bouteille est tellement voluptueuse, douce et progressive que je n'ai pas résisté longtemps avant de la saisir pour la mettre dans mon panier. En élargissant la base de la bouteille, il a été possible d'affiner le goulot et de tirer la courbe vers le bas afin d'obtenir cette ligne parfaite. L'étiquette étroite est donc collée à la base et fait tout le tour de la bouteille. Son graphisme est basé sur trois couleurs, le noir, le doré, et la couleur dédiée à la bière qu'elle contient. C'est plutôt classe avec ce portrait de reine suédoise prenant l’apparence d'une gravure modernisé.
Pour faire une présentation rapide, St Eriks est une brasserie plus que respectable qui possède une large gamme de bières issues de plusieurs procédés différents. De nombreuses variétés de bières dont certaine sont plutôt introuvable partout ici en Belgique. Cette marque réapparu sur le marché l'an passé après 50 années de disparition, et reste fidèle à la réputation d'innovation qu'avait St Eriks depuis sa création en 1870, lui ayant permis à l'époque d’acquérir une importante renommée en Suède.
La St Eriks Pale Ale :
Je commence donc cette dégustation par la Pale Ale, dont le premier souffle lors de l'ouverture m'a propulsé dans le nez une odeur incroyablement fruitée. Presque floral oserais je même dire ! Cette bière sent vraiment très bon, on pourrait même parfumer son appartement de la sorte tellement c'en est agréable. C'est une explosion d'agrumes, particulièrement de pamplemousse jaune, qui se permet de pénétrer votre nez malgré la distance qui le sépare du verre fraichement versé.
La couleur est d'un très beau jaune que peu de bulles viennent troubler, ne formant donc pratiquement pas de mousse.
Le premier trempage de lèvres nous met instantanément en contact avec une douce acidité que se transforme étonnement vite en violente amertume avant de dégager enfin de puissantes saveur de houblon. Un houblon qui ne doit d'ailleurs pas être utilisé dans nos bières locales tant son côté fruité et amer ressort. A certain moment, on aurait presque l'impression d'être en train de manger la tige d'un pissenlit. Il s'agit vraiment d'une bière pleine de contrastes, d'un côté la douceur du nez rappelant 1000 saveurs printanières indescriptibles et de l'autre la violence de l’amertume, stagnant dans le gosier une fois la gorgée avalée pour ne plus le quitter, allant même jusqu'à atteindre le cœur des papilles gustatives dans le but de les anéantir définitivement. Chaque rasade dégage une véritable force et le passage de la bouche à la gorge semble semé d'embuches. Le liquide se débat de toute sa volonté et injecte son amer venin sur l'intérieur des joues alors que les infiniment fines bulles laissent éclater leur gaz aux senteurs naturelles de pétales contre le palais. C'est une manifestation "War & Love" qui se déroule sur ce boulevard qu'est la langue avant d'être étouffé par des CRS cachés dans les gouttes de salive qui poussent ce mélange de douce violence dans ce précipice profond qu'est ma gorge dés lors qu'il s'agit de bière. Vous le voyez, cette St Eriks fait ressortir le côté poète qui sommeillait en moi, et ce n'est pas seulement grâce à ses petits 4,5 % d'alcool. Quelque chose d'autre se dégage, mais je crois que la description que j'en ai faite était suffisamment claire !
Ma note : 6,5/10
C'est étonnant, presque bouleversant, en tout cas surprenant, mais je ne saurais quand même pas en boire une deuxième d'affilé, trop d’amertume tue l’amertume, et pour le coup c'est un véritable génocide d'amertume. Un attentat Suédois d'une extrême puissance à ne pas mettre entre toutes les dents. Mais ça vaut tout de même le coup d'être goutté.
La St Eriks Sommar Ale :
Deuxième St Eriks donc, étiquette jaune, et retour dans la normalitude binouzale. Tout d'abord je tiens à féliciter l'embouteilleur pour sa dextérité. Pornshop aurait été très fier et après une longue recherche comparative dans tous le magasin, c'est cette bouteille qu'il aurait choisi d'acheter. En effet, elle est remplie jusqu'à 5 mm de la capsule. Du jamais vu. Il y a au moins 34 cl dans cette bouteille. Quelle classe !
Et malgré ce magnifique remplissage, aucune odeur particulière ne se dégage à l'ouverture, ni au versement, ni à aucun autre moment d'ailleurs. Un nez franchement fade d'où pointe vers le fond après une longue inspiration quelques inexistantes saveur de pas grand chose. En fait si, ça sent la bière, mais ça le sent très très très peu. La couleur par contre est joliment dorée, encore plus que la Pale Ale. Alors que la mousse est identiquement absente.
Sinon les bulles sont assez chatouillantes, l’amertume va crescendo tout au long de la dégustade, le houblon est toujours présent mais un peu moins qu'avec la Pale Ale et l'ensemble est tout de même plus facile à boire et plus désaltérant. Il y a quand même un goût très prononcé, une certaine originalité que les simple "consommamateurs" n'apprécieront peut être pas car j'estime que ça ne se consomme pas mais que ça se déguste, et que cette bière s'adresse elle aussi uniquement aux connaisseurs, et non aux amateurs qui sont invité à aller boire ailleurs ! Voilà, j'avais juste envie de me la péter un peu.
Ma note : 6,5/10
La même note que la Pale Ale, j'ai hésité à mettre 6 car elle a un peu moins de caractère, mais au final il s'avère qu'elle présente plus de finesse, et contrairement à la Pale Ale, on pourrait boire plusieurs Sommar d'affilé sans en être vraiment écœuré. Donc 1 partout balle au centre.
Je dois dire que j'aimerais quand même beaucoup gouter les nombreuses autres bières de la brasserie St Eriks. Mais ce sera l'objet d'un prochain voyage culinaire en Trash Saxo ! Avec toi peut être, qui me lit et m’envie, oui oui, je le sais, je le sens, et je t’envie de m'envier, cette chance que tu saisis est rare, seule une poignée de pauv'types comme toi ont accès à ce forum, alors soit fier, lève toi et marche, détruit tes chaussures le long de la route menant à Stockholm, tu ne regretteras rien, ni le froid, ni la rudesse des populaces, ni les coups des douaniers, ni le toucher rectal de leur homologue posté de l'autre côté de la frontière. Soit libre, déplace ton cul engourdit de squat jusqu'à ton frigo et saisi une belle blonde que tu t'empresseras de choyer et de déglutir jusqu'à ce qu'urine s'en suive. Je veux te voir ivre de joie, ivre de moi, et ivre de foie tant que la cirrhose ne te guette pas. Promet moi de t'arroser le gosier comme nous hydratons le notre, et enivre toi de mal. Amen.