Brewdog 77 Lager

Booyah   🍺    22/05/2013

Plus smooth que la Punk IPA mais toujours aussi Brewdog, voici la 77 lager.

Brewdog 77 lager

Oui, 77, quelle belle année, le rock progressif était à son apogée, rien ne pouvait contester sa suprématie sur la planète musique alors que sortait la douce claque "Animals" de Pink Floyd. Douce vous avez dit ? Et pourtant cette lager, ou septante-sept-pils si vous préférez, dégager une ample odeur de houblon dés son ouverture. Mais il s'agit de doux blonds houblons avec un goût bon, une senteur très végétale qui n'est pas sans nous rappeler les immenses prairie d’Écosse où rien ne pousse si ce n'est l'herbe battue par les vents incessants venus du grand nord qui abattent leur froid intense le long des belles collines qui peuplent les Highlands.

Mais assez parler de la pluie et du bottes en caoutchouc, voilà que j'm'égare, non vraiment, avec sa couleur pâle légèrement troublée, cette bière semble renfermer un caractère qui prendra le temps de monter progressivement à la façon d'un "Dogs" de 17 minutes, et je dirais même d'un Brewdog que l'on sait amer à souhait avant même d'y avoir goutté !

Et voilà que Classic 21 me passe à présent un live ultime de ce mythique groupe qui écrasa l'année 77 de son talent unique à nul autre pareil !

Classic 21

Mais je m’égare à nouveau...

Et pourtant dés le début c'est une sensation piquante qui gagne la bouche, tout en dégageant un mouvement digne d'une véritable caresse le long de la parois interne des joues comparable aux effets de certains grands vins d'Alsace que l'on prends plaisir à garder en bouche tant les saveurs dégagées semblent évoluer indéfiniment en l'espace d'une vingtaine de secondes au simple contact de nos bactéries buccales, tantôt explosant de fruité, tantôt devenant pétrolées, puis laissant l'alcool prendre le dessus avant de délivrer une profonde amertume nous ramenant violemment à l'incroyable vérité : nous ne buvons qu'une simple bière !

Et alors que le solo de "Comfortably Numb" m'emporte inlassablement vers la stratosphère du bien être total jusqu'à ne plus sentir la pesanteur que la terre me force de subir, je reprend une longue gorgée de cette 77, une lager pas comme les autres, et replonge au fin fond des abimes vers lesquelles la fraicheur marine ne cesse de m'entrainer afin de m'immerger dans cette bière à la douce pétillance se confondant en amertume au fil de sa déglutition, je force mon nez à inhaler ces multiples saveurs qui sont autant d'inspirations vouées à embaumer l'esprit pour un moment aussi intense et long que la progression de cette bière durera.

Car vous penser cela fini, nous avons fait le tour de la 77, il est temps de conclure car toutes les bonnes choses ont une fin. Oui mais c'est alors qu'à défaut d'happy end, c'est tout le liquide qui se trouble et s’assombrit au versement du fond de la bouteille. Les bulles ne pétillent plus, elles grondent, la belle mousse blanche laisse place à d'énormes bulles menaçantes, et l'odeur si douce se transforme, elle aussi, en une étouffante émanation gazeuse. Le rythme cardiaque s'accélère, les papilles se resserrent. Le breuvage porté en bouche révèle une bière nouvelle dont l'antique douceur s'est transformée en soie et dont le subtil houblon à gagné en caractère ce qu'il a perdu en attractivité. Comment donc, il s'est passé l'exact inverse de ce que nous pensions, l'aspect ne fait pas le goût au même titre que l'habit du moine trappiste ne prouve pas qu'il est brasseur. Oui, même la quantité de levure tapissant le fond de la bouteille est dosé avec une étonnante perfection. Cette 77 lager est au même titre que la musique produite cette année là : de grande qualité.

Ma note : 9/10

Bon, très sincèrement, j'ignore pourquoi cette bière se nomme ainsi, mais ce nombre ne m'inspire que du bien. Gouttez donc pour voir. Cette 77 lager respecte bien son esprit de "juxtaposition pilser", beaucoup de choses s'y additionnent, et à la fin, c'est bon. Et moi, c'est tout ce que je lui demande !

77 Lager - zoom


←   🍺   Toutes les reviews