Waterloo triple

Booyah   🍺    05/07/2013

Diantre, après toutes ces reviews de bière importées illégalement à travers le blocus activement mené sur la perfide albion, voici enfin un produit bien de chez nous dont le dégout de son nom n'a d'égal que l'odeur majestueuse qu'il dégage, loin de toute fétidité, c'est un véritable bouquet qui embaume mon humble demeure à l'ouverture de cette Waterloo Triple.

Waterloo triple

Cela commence par une mousse aussi blanche et compacte que les vapeurs crachées par mes canons sur la pauvre Austerlitz acculée. Une épaisseur blanchâtre qu'un coup de vent ne suffira point à balayer. Et cette odeur si surprenante qu'en fermant les yeux on croirait sentir la poudre, la sueur des chevaux, la baïonnette du grognard fraichement extirpée de l'abdomen d'un autrichien. C'est un mélange sans équivalent laissant imaginer l'ampleur du champ de bataille qui se déroule sous cette mousse refusant l'éclatement tout comme les restes de ma grande armée continuèrent de lutter même jusqu'à Montereau-Fault-Yonne dans le seul but héroïque de ne pas laisser tomber Fontainebleau aux mains encrassées de l'ennemie monarchique coalisé. Mais ma soif grandie sans nul autre pareil alors que je me fond dans les plus belles anecdotes de ma vie. Il me tarde de déguster ce flacon que la nature, dans sa grande générosité, a remplie de bonheur et de ... bière.

Mais oulala ! Du jambon fumé ! Je bois le jambon fumé de notre tant aimé pays basque mélangé au saucisson de cochons sauvages provenant de ma Corse natale, c'est un régal de douce brutalité. Je m'extasie que notre département de la Dyle, un des 130, avec Bruxelles pour préfecture, pourtant situé tant au nord de mon empire, ait su retranscrire de si bonnes spécialités originaires de sa partie la plus septentrionale. L’amertume est d'une rare perfection, elle ne charge pas la bouche comme ma cavalerie à Eylau, non, elle sait apparaitre discrètement et monter lentement tout comme je l'ai fit pour introduire les cent jours.

L'alcool que l'on ressent quelque peu me rappel subtilement les meilleurs Courvoisiers que j'ai apporter avec moi sur Saint-Hélène. L'assemblage et l'élaboration me semble maitrisé de la même façon que j'ai mené ma victorieuse campagne sur l'Italie alors que je n'était même pas encore consul. Car cette bière est digne de mes conquêtes, méthodique, intelligente, pleine d'honneur, de contrôle et de finesse.

Et je ressens profondément les saveurs herbacées s'évadant de la rocailleuse garrigue de mon enfance comme je le fit moi même de l'île d'Elbe, soutenu par tout mon peuple, oui, je sens cette ferveur mêlée au goût de la myrte, forte abondante dans les desserts que ma mère cuisinait. C'est certain, cette bière est fermentée avec du sucre de betterave que j'ai fait découvrir et répandre dans nombre de champs. La fierté monte en moi au fur et à mesure que le niveau baisse, je me souviens particulièrement de ce banquet grandiose le jour de mon auto-couronnement, cette bière y aurait eu toute sa place !

Ma note : 9/10

Mais pourquoi avoir nommer cette bière Waterloo ???
C'est un grand succès comme moi seul sait les mener, elle a l'exotisme de ma campagne d’Égypte, elle sait être dure tel le rigoureux hiver Russe, sur la défensive pareillement à la Bérézina, mais pourtant très simple à la manière de ma chevauchée à travers Prusse et Germanie faisant chuter le déjà millénaire saint empire et aussi douce que ma tant déplorée Joséphine. Du fruit, de l'amertume, de la force, la recette ici présente est savante. J'exige qu'on emplisse ma cave à Saint-Hélène d'incalculables bouteilles de ce nostalgique breuvage !


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