Malheur 12

Booyah   đŸș    05/03/2014

Pour cette premiÚre review de l'année 2014, j'ai choisi une biÚre à l'image de ce qui m'arrive depuis deux mois, du Malheur puissance 12.

Et oui, c'est en effet un vĂ©ritable acharnement condensĂ© en quelques jours qui s'est abattu sur moi, sur mes possessions les plus chĂšres et les plus utiles, sur mes verres cassĂ©s de maniĂšre improbable, mon vĂ©lo, ma Trash Saxo, qui en ont vu de toutes les couleurs et ont dĂ©jĂ  hĂąte d'ĂȘtre en 2015. Et je vous passe les coupures de courant inopinĂ©es et autres plantages incomprĂ©hensibles de tĂ©lĂ©phones ou de logiciel. Mais lĂ , c'est ma pause, je me change les idĂ©es, je dĂ©guste une Malheur comme pour conjurer le mauvais sort dont je suis victime en espĂ©rant secrĂštement que je ne me casse pas une jambe ou deux lorsque je serais sur mes skis dans quelques jours.

Quel malheur !

Et c'est une sacré brune parfaitement à point que voici. Elle est idéalement à 3 mois de sa date limite et sa mousse me le fait bien savoir en pétillant de façon quasi-assourdissante dés son premier contact avec le verre. Les bulles veulent sortir, exploser à l'air libre, mais malheureusement pour elles, ce sera de courte durée, car moi, j'ai grand soif !

Transparence inexistante ou presque, mousse tirant abondamment vers le marron, bulles merveilleusement fines, degrĂ©s d'alcool assumant ses 12%, rarement ma salive ne fĂ»t aussi visqueusement fluide Ă  l'idĂ©e de goutter une biĂšre, et ce n'est certainement pas l'odeur extrĂȘmement prĂ©sente se dĂ©gageant du verre qui risque d'arranger l'Ă©tat de liquĂ©faction avancĂ© de ma bave. Je n'y tient plus, il me faut en boire une grande gorgĂ©e tant qu'elle est encore un peu fraiche.

Mais quelle puissance une fois en bouche ! C'est un petit peu plus acide et clair que les lourdes brunes trappistes, plus lĂ©ger, mais aussi trĂšs aromatique, diablement fruitĂ© et onctueux. Le goĂ»t d'alcool est Ă©videment prĂ©sent mais s'estompe vraiment rapidement lorsque la puissance gĂ©nĂ©reuse de la biĂšre se met Ă  monter. Une pointe d’amertume vient saupoudrer l'ensemble apportant une conclusion sĂšche Ă  ce trĂšs bel Ă©quilibre gĂ©nĂ©ral. Le sucre est bien lĂ , picotant le fond de la gorge, mais il n’écƓure pas. Ce n'est d'ailleurs pas tant du sucre que du caramel fait Ă  cƓur. Le gaz est pour sa part trĂšs bien maitrisĂ©, d'une subtile rondeur laissant sa place Ă  la force que dĂ©gage le breuvage. Ce sont ces deux termes qui, selon moi, s'approprient le mieux Ă  cette Malheur 12 : force et subtilitĂ©.

En fait, plus le niveau de la bouteille descend et sa tempĂ©rature augmente, et plus cette Malheur 12 semble se transformer en bon vin. On boit de plus petites gorgĂ©es, on la garde en bouche, on se dĂ©lecte de ses senteurs, on apprĂ©cie son corps charpentĂ©, et ses "tanins" nous font mĂȘme grimacer. Son taux d'alcool assez proche du vin et le vieillissement que je lui ai fait subir n'en sont peut-ĂȘtre pas Ă©trangers. Quelques saveurs de fĂ»t de chĂȘne et une prĂ©sence naturelle d'aciditĂ© et de fruitĂ© non plus. On a affaire lĂ  Ă  un produit de qualitĂ© issu d'un grand savoir faire, assurĂ©ment.

Ma note : 9,25/10

Boire cette 12 vaut tous les malheurs du monde, j'en oublie ma panne du circuit de refroidissement sur l'autoroute A23, ma crevaison de vĂ©lo aux 4 cantons Ă  23h30, ce scooter roulant Ă  contresens percutĂ© en quittant Silly et toutes les autres merdouilles de ce genre que la vie n'a pas fini de me rĂ©server cette annĂ©e. Maintenant, je saurais relativiser en me disant qu'il y aura toujours une bonne biĂšre pour remonter un moral au plus bas. Car c'est ça la vraie vie, profiter des bonnes choses et arrĂȘter de se faire chier !
Pour la note, je n'avais quand mĂȘme pas envie de lui mettre 9,5, mais comme elle mĂ©rite plus que certaines biĂšre auxquelles j'ai mis 9, alors j'ai dĂ©cidĂ© d’inaugurer les demi points. Et ceux Ă  qui ça plait pas, et ba je les emmerde parce que c'est aussi ça la vie, arrĂȘter de se faire chier Ă  causer aux cons !
Putain, elle commençait bien ma review mais la elle tourne au skyblog, ça craint du boudin, du coup je dĂ©cide de m'arrĂȘter lĂ  pour aujourd'hui, mais je reviendrais, oh que oui, vous n'avez pas fini d'entendre parler de moi !
Bisous, houblon, bonheur et papillons, j'aime la biĂšre putain !


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