Schneider Weisse

PapaDikembe   🍺    09/05/2020

Tome IV : Schneider Weisse ou l'ultime libation

Mettons un point final à cette saga en visitant aujourd'hui la brasserie Schneider Weisse, encore en bavière, forcement.

Mais que peut-il encore nous apprendre sur les bocks ?

Me direz-vous. Et bien beaucoup. Et je vais vous le prouver dès maintenant !

Schneider Weisse est une brasserie atypique à plusieurs titres :

  • Premièrement cette "petite" brasserie "familiale" (300 000 hectolitres par an face 1,5 millions de Paulaner) ne produit que des "Weizen bier". Des bières de froment donc pour ceux qui suivent cette saga. Mais ces bières sont déclinées dans de nombreux styles.
  • Deuxièmement, l'équipe commerciale de la brasserie n'est constituée que de sommeliers de la bière diplômés.
  • Troisièmement, l'héritage familial est poussé à son paroxysme et la liste des patrons successifs est étonnante et extrêmement diversifiée :
    • Georg Schneider I
    • Georg Schneider II
    • Georg Schneider III
    • Mathilde Schneider
    • Georg Schneider IV
    • Georg Schneider V
    • Georg Schneider VI

Je les ai trouvées dans l'annuaire !


Schneider Weisse - TAP06 "Mein Aventinus"

Fort heureusement Mathilde est venu meler ses ovaires à toutes ces couilles et a, en 1907, ajoutée l'Aventinus (devenue TAP06 - Mein Aventinus) à l'éventail des bières de la brasserie. Son nom a été tiré d'un historien allemand de la renaissance, Johannes Aventinus. Mais ça on s'en fout, nous c'est le gôut.

Une belle mousse laisse souvent présager de bonnes choses

Cette TAP06 titrant à 8.2° est donc une Weizen-Doppelbock, fusion de 2 styles riches en gôut et en épaisseur qui donne une bière aussi chargée que l'échangeur de Grand Bigard un vendredi soir !
Épaisse céréale bananière réconfortante, caramel sirupeux et torréfaction puissante, ce petit délice vous prend dans ses gros bras molletonneux. Parfaite sensation pour une soirée hivernale !

Ca mérite bien un 8/10 ! Ma préférée de toute cette saga.


Schneider Weisse - TAP09 "Aventinus Eisbock"

Après cette belle réussite toute en puissance, repoussons les limites et franchissons le pas de trop, l'Aventinus Eisbock.

Pourquoi Eisbock, qui veut dire Bock glacée ?
Et bien parce que pour obtenir un concentré, à la fois en alcool et en saveurs, de l'Aventinus précédemment dégustée, le maître-brasseur à eu la "bonne" idée de s'inspirer de légende de 1930 qui veut qu'un tonneau de bière gela partiellement lors d'un hiver rugeux et qu'une fois la glace enlevée, le résultat fût une Eisbock, nectar surpuissant.
Évidemment c'est industriellement que ce processus est aujourd'hui reproduit, nécessitant donc le double de matière première (précieuse Aventinus TAP06) pour la même quantité finale de bière.

Autant de puissance qu'un joueur du VAFC

Après dégustation, je vous conseille vivement de vous en tenir à l'Aventinus "classique" déjà bien assez riche comme çà.
L'Eisbock c'est trop de tout.
Trop d'alcool pour commencer (12°). Omniprésent il gâche terriblement ce qui aurait pu être un beau produit.
Ensuite trop de chocolat/café (café viennois pour les austrophiles) et trop de lourdeur maltée.

Résumons donc : Nous sommes sur une Rochefort 10 bien périmée qui arriverait même à écoeurer Booyah.
Et ceci en gâchant tout un volume de très bonne bière pour produire une bouteille de celle-ci.

On s'en tiendra donc à un très généreux 5.5/10, en grande partie pour l'anecdote.

Ainsi s'achève cette saga des Bocks. L'une insipide, l'autre ultra-violente, souvent gustativement intéressantes et toujours riches d'une culture brassicole millénaire.
Je ne peux que vous inviter à gouter chacune des bocks qui viendront à croiser votre belle et longue route !


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