Brique Housse - Vhazy Papy

Booyah   🍺    23/11/2021

Vas-y Booyah, grimpe dans ton vieux tacot et bourlingue nous cette Vhazy Papy de Brique Housse sans plus attendre !

Quel nom XPTDR quand même, et quelle angoisse aussi face à cette double New-England-India-Pale-Ale à 8%. Pour ce qui est de tabasser, je leur fait plutôt confiance, donc je m'attend à une grosse bière, bien que son IBU de seulement 16 soit surprenant pour ce style là. Car oui, je me suis trompé en la cataloguant parmi les brutales, elle sent divinement bon, la finesse est assurément là, et fruitée, et un peu agrumée, un équilibre se dégage rien qu'à l'odeur dont je suis vivement alléché ! Elle a une fort belle couleur paille, bien limpide mais avec de petits éléments en suspension qui stagnent au milieu du liquide de façon parfaitement réparti. Etonnant, et bien trippant, à la limite du craft psychédélique, une sorte de trouble progressif qui se manifeste, un spectacle son et lumière sans son, un peu comme quand papy sort en boite à 97 ans avec ses lunettes mais sans son sonotone...

Et la confirmation est magistrale ! Quel bonheur de se la mettre en bouche, quelle rondeur, mais aussi quelle épaisseur, elle semble un peu sirupeuse, presque pâteuse, grasse comme un bon vin blanc jambeux 100% Colombard des Côtes de Gascogne ! Le sucre est balancé par l'amertume, on ne sait pas dire lequel a la priorité, c'est une entente cordiale entre les deux, et donc moi, je suis heureux ! Son gaz est très fin lui aussi, il picote timidement sans oser masquer les bonnes saveurs de houblons. Il est là pour relever cette bière sans prendre toute la place, c'est vraiment comme ça que ça devrait toujours être ! Oh oui, j'aime ce gaz, j'aime ces bulles si délicates, et c'est bien rare que je note une telle qualité ! Toutefois, c'est le genre de bière qu'il est dangereux de trop étreindre. Car il se cache toujours un démon derrière chaque "brique de la maison" ! Et celui de cette Vhazy Papy est surement son alcool, celui qu'on ne sent absolument pas, mais qui est malgré tout étiqueté à 8 degrés. Cependant, avec un breuvage de cette efficacité, on boit, on boit, on se pâme, on s'exclame, et puis tombe le couperet, on le sent monter, mais un peu trop tard pour le surmonter. "T'as kiffé son attractivité, bah tu vas déguster" (à lire avec une voix de papy) Ça c'est bien vrai, les anciens ont toujours raison, j'ai bu trop vite tant c'était bon, j'avais soif, mon foie criait non, j'étais à jeun, c'est con, et maintenant je suis rond comme un polisson, celui qui a fini les fonds de verre de son papy pendant la soirée dansante du mariage de sa tante !

"Bah vindjou, v'là qu'tu nous fait des rimes gamin, tu dois être bien atteint"... Je l'entend d'ici mon papy ! Quand on brasse une bière aussi bonne, on n'y met pas autant d'alcool !!! Le piège, maman va bien voir que j'ai bu. Et je vais quand même pas la vomir, elle était si bonne, elle mérite pas ça ! C'est vraiment dur la première cuite... Et ça s'arrête quand la tête qui tourne papy ? "Oh bah ça mon p'tit, t'en a pas fini ! Moi ta grand-mère, en avril 64, elle m'a mis une claque en rentrant du bistro, j'crois qu'y tourne encore mon cerveau"

Ma note : 9.5/10

C'est insensé d'être aussi bourré avec aussi peu de liquide, même s'il est acide, il est vrai. Quoi qu'il est aussi bien amer, c'est dire la difficulté d'sa mère ! La seule chose que je sais, c'est qu'elle est pas faite pour les p'tits vieux ! Ni pour les p'tits jeunes d'ailleurs, faut pas déconner non plus ! Cette bière est un piège, je tombez jamais dedans, fuyez Saint-André !!!


←   🍺   Toutes les reviews