Booyah   đŸș    17/12/2021

Si l’hiver est une saison anonyme, alors c’est la bonne pĂ©riode pour boire une Saison Anonyme de Brique Housse !

Le soleil est rasant, les feuilles sont encore gelĂ©es de la rude nuit passĂ©e, mais cette biĂšre dĂ©gage une telle chaleur, un tel bouquet, qu’on se croirait dĂ©jĂ  au printemps. Il y a mĂȘme de la banane et un peu d’exotisme qui rentrent dans le pif. Et surtout, il y a cette superbe mousse Ă©paisse, aussi dense et blanche que la neige immaculĂ©e des alpages, et qui tient longtemps, tant qu’on a envie de plonger son bout du nez dedans ! Finalement, on est en plein dans la bonne saison froide non ?

Amen

Les arĂŽmes dĂ©gagĂ©s sont grandioses, Ă  tel point qu’on n’ose y poser ses lĂšvres. Mais pourtant il le faut, une biĂšre, c’est fait pour ĂȘtre bu nom de nom ! Alors c’est parti. Et quelle rondeur, qu’elle bonheur. Pas de houblon dominant ou d’amertume trop Ă©crasante, ici, tout est fin et dĂ©licat, on boit des pĂ©tales de roses, on ne sent pas le gaz tant il est fin, on croque une pĂȘche bien juteuse
 Bref, on se fait du bien hors saison, voilĂ  qui est magique !

J’ai beau essayer de lui trouver des dĂ©fauts, je sĂšche. J’ai beau me dire, non, il y a un truc, une arnaque, ce n’est pas possible d’ĂȘtre une aussi bonne biĂšre, mais je ne trouve pas. Dieu a dit, “tu boiras ton prochain comme s’il Ă©tait toi-mĂȘme, ceci est mon urique divine, n’oublie pas que tu n’es pas un vampire, alors ne bois pas mon sang, mais dĂ©lecte toi de cette fidĂšle boisson Ă  chacune des saisons. Tu te crois expert en biĂšres ultimes, mais tu n’es qu’un anonyme”. Maintenant, je sais qu’il avait raison !

Ma note : 10/10

Au diable toutes les biĂšres aux trop nombreux houblons, en enfer toutes les RISNEIPABADDH* du dĂ©mon. Ici, on est sur un produit simple, efficace, parfait, gĂ©nĂ©reux et honnĂȘte. On est pas sur une biĂšre, on est sur LA biĂšre !

Merci donc Ă  la biĂšre de nous sortir de la torpeur hivernale, de rĂ©veiller nos papilles, de nous dĂ©shiberner par les plantes, leur odeur et leur goĂ»t, puis de nous enivrer un peu afin de nous rĂ©chauffer. Tout est si parfait dans le bas monde des briques. Et Ă  mesure qu’elles s’assemblent, ces briques deviendront une housse, puis un beffroi, puis un temple, et enfin, une religion, la plus belle, la plus forte, celle qui rassemblera le monde entier. Chers frĂšres de biĂšre, prions pour elle !

*Russian Imperial Stout New England India Pale Ale Barrel Aged Double Dry Hopping

Booyah   đŸș    23/11/2021

Vas-y Booyah, grimpe dans ton vieux tacot et bourlingue nous cette Vhazy Papy de Brique Housse sans plus attendre !

Quel nom XPTDR quand mĂȘme, et quelle angoisse aussi face Ă  cette double New-England-India-Pale-Ale Ă  8%. Pour ce qui est de tabasser, je leur fait plutĂŽt confiance, donc je m'attend Ă  une grosse biĂšre, bien que son IBU de seulement 16 soit surprenant pour ce style lĂ . Car oui, je me suis trompĂ© en la cataloguant parmi les brutales, elle sent divinement bon, la finesse est assurĂ©ment lĂ , et fruitĂ©e, et un peu agrumĂ©e, un Ă©quilibre se dĂ©gage rien qu'Ă  l'odeur dont je suis vivement allĂ©chĂ© ! Elle a une fort belle couleur paille, bien limpide mais avec de petits Ă©lĂ©ments en suspension qui stagnent au milieu du liquide de façon parfaitement rĂ©parti. Etonnant, et bien trippant, Ă  la limite du craft psychĂ©dĂ©lique, une sorte de trouble progressif qui se manifeste, un spectacle son et lumiĂšre sans son, un peu comme quand papy sort en boite Ă  97 ans avec ses lunettes mais sans son sonotone...

Et la confirmation est magistrale ! Quel bonheur de se la mettre en bouche, quelle rondeur, mais aussi quelle Ă©paisseur, elle semble un peu sirupeuse, presque pĂąteuse, grasse comme un bon vin blanc jambeux 100% Colombard des CĂŽtes de Gascogne ! Le sucre est balancĂ© par l'amertume, on ne sait pas dire lequel a la prioritĂ©, c'est une entente cordiale entre les deux, et donc moi, je suis heureux ! Son gaz est trĂšs fin lui aussi, il picote timidement sans oser masquer les bonnes saveurs de houblons. Il est lĂ  pour relever cette biĂšre sans prendre toute la place, c'est vraiment comme ça que ça devrait toujours ĂȘtre ! Oh oui, j'aime ce gaz, j'aime ces bulles si dĂ©licates, et c'est bien rare que je note une telle qualitĂ© ! Toutefois, c'est le genre de biĂšre qu'il est dangereux de trop Ă©treindre. Car il se cache toujours un dĂ©mon derriĂšre chaque "brique de la maison" ! Et celui de cette Vhazy Papy est surement son alcool, celui qu'on ne sent absolument pas, mais qui est malgrĂ© tout Ă©tiquetĂ© Ă  8 degrĂ©s. Cependant, avec un breuvage de cette efficacitĂ©, on boit, on boit, on se pĂąme, on s'exclame, et puis tombe le couperet, on le sent monter, mais un peu trop tard pour le surmonter. "T'as kiffĂ© son attractivitĂ©, bah tu vas dĂ©guster" (Ă  lire avec une voix de papy) Ça c'est bien vrai, les anciens ont toujours raison, j'ai bu trop vite tant c'Ă©tait bon, j'avais soif, mon foie criait non, j'Ă©tais Ă  jeun, c'est con, et maintenant je suis rond comme un polisson, celui qui a fini les fonds de verre de son papy pendant la soirĂ©e dansante du mariage de sa tante !

"Bah vindjou, v'lĂ  qu'tu nous fait des rimes gamin, tu dois ĂȘtre bien atteint"... Je l'entend d'ici mon papy ! Quand on brasse une biĂšre aussi bonne, on n'y met pas autant d'alcool !!! Le piĂšge, maman va bien voir que j'ai bu. Et je vais quand mĂȘme pas la vomir, elle Ă©tait si bonne, elle mĂ©rite pas ça ! C'est vraiment dur la premiĂšre cuite... Et ça s'arrĂȘte quand la tĂȘte qui tourne papy ? "Oh bah ça mon p'tit, t'en a pas fini ! Moi ta grand-mĂšre, en avril 64, elle m'a mis une claque en rentrant du bistro, j'crois qu'y tourne encore mon cerveau"

Ma note : 9.5/10

C'est insensĂ© d'ĂȘtre aussi bourrĂ© avec aussi peu de liquide, mĂȘme s'il est acide, il est vrai. Quoi qu'il est aussi bien amer, c'est dire la difficultĂ© d'sa mĂšre ! La seule chose que je sais, c'est qu'elle est pas faite pour les p'tits vieux ! Ni pour les p'tits jeunes d'ailleurs, faut pas dĂ©conner non plus ! Cette biĂšre est un piĂšge, je tombez jamais dedans, fuyez Saint-AndrĂ© !!!

Booyah   đŸș    02/10/2021

Il pleut, il mouille, du jus coule depuis le ciel et me donne trĂšs envie d'en boire via cette Brique Housse Juicy !

Et ce sont des fleurs qui se diffusent dans le bout du nez, c'est le printemps en automne, la fraĂźcheur des herbes mĂȘlĂ©e Ă  la chaleur des agrumes, les feuilles de capucines perlĂ©es de pluie opposĂ©es aux fleurs si rougeoyantes. Les contrastes sont si nombreux, tous rĂ©unis dans ce prĂ©sent que m'a fait mon co-reviewer prĂ©fĂ©rĂ©.

Par contre, en bouche, c'est une amertume parfaite qui se rĂ©vĂšle ! Encore un sacrĂ© contraste, la douceur de son odeur est renversĂ©e par une puissance houblonnĂ©e exceptionnelle, car tout de mĂȘme assez fine et chatoyante. Le breuvage trouble et sa rondeur fait le reste, on est sur un pur style avoinĂ© que j'aime beaucoup, et cette Brique Housse ne fait que le confirmer. Vive les Hazy !!! Vive les NEIPA !!!

C'est laiteux, c'est crémeux, onctueux comme j'aime, trouble mais pas lourd, avec toujours un équilibre réussi entre céréales et houblons, c'est pour moi la quintessence du brassage !

Ma note 9,5/10

Étonnamment, celle-ci reste plutĂŽt translucide, mais en versant le dĂ©pĂŽt dans le verre vide, c'est une toute autre histoire
 justement, lĂ  voilĂ  qui nous sort un de ces jus de chaussette opaque incroyablement compact, qui justifie sĂ»rement son nom de Juicy. Et surtout, aussi Ă©tonnant que cela soit, le dĂ©pĂŽt de levure est ultra Ă©picĂ©, il picote la gorge tel un ras-el-hanout bien diluĂ© dans un bon couscous, ou alors une racine entiĂšre de gingembre infusĂ©e dans un miso ramen Ă  la corĂ©enne. Je soupçonne le houblon Ekuanot d'ĂȘtre responsable de tout ça. Et en fait, c'est bien cela qui sentait si bon au tout dĂ©but de la dĂ©gustation, elle a un nez Ă©picĂ© vraiment atomique !

Ma note avec les trash levures 10,5/10

Puis j'ai eu l'idée de diluer ces levures si relevées avec de la tisane au thym.

Ma note "Thymbrée" : 11,5/10

Bon, j'arrĂȘte mes conneries juste avant de vomir...

PapaDikembe   đŸș    21/08/2021

On m'a fait livrer des fleurs 💐

Je n'ai pas trouvé fleur plus coquelicuesque

Je n'ai pu attendre le 11 novembre et le "Poppy Appeal" pour décapsuler cette Hoppy Poppy et honorer les hommes tombés lourdement dans nos mornes champs flamands.

Et grand bien m'en a pris ! Car son transport par la vénérable institution postale ne semble avoir altéré ni son aigreur ni sa richesse coquelicottée.

Une robe rouge sang et un nez acidulé à la fraise Tagada. Une Sour à n'en pas douter, n'ayant jamais mangé de coquelicot, je ne saurais dire si ca vient de là mais l'aigreur de cette biÚre est remarquable.

Et loin d'ĂȘtre florale, elle a mĂȘme des soupsons de fruits, renaissants, tels des coquelicots, des terres dĂ©vastĂ©es par les bombes.

Tout le monde veut bouffer du coquelicot

En versant le fond de bouteille, je m'attendais Ă  un breuvage aussi trouble qu'une racine terreuse de coquelicot mais ici encore une bonne surprise : j'ai pu boire une derniĂšre gorgĂ©e aussi limpide que toutes les prĂ©cĂ©dentes. Tout aussi divine que toutes les gorgĂ©es de tous les liquides que Booyah m'ait donnĂ© Ă  boire 😋

❀ 8.5/10 ❀

Booyah   đŸș    14/08/2021

Ça y est, il fait bow, il fait chow, on est en plein dĂ©sir de rafraĂźchissement, donc on sort enfin les berliner weisse, LA berliner weisse, celle que je veux boire depuis des mois mais qu’il a fallu attendre le 15 aoĂ»t pour le faire avec la tempĂ©rature adĂ©quate, celle qui me fĂ»t offerte postalement par mon bien aimĂ© PapaDikembe : l’Under Acid de Brique House !

Et c’est incroyable, on l’ouvre et on se choppe un framboisier entier dans le nez, on a l’impression de rentrer chez un pĂątissier, le fruit Ă©clate, une vraie odeur de bonbon se rĂ©pand, c’est divin et paradisiaque en mĂȘme temps !

Mais la soif n’attend pas, il est urgent de se l’envoyer dans la gorge et de croquer ce fruit dĂ©fendu qui me tend les bras. Il est rose, il est frais, il est doux, il sent bon le sable chaud, cette biĂšre de lĂ©gionnaire me semble parfaite, et j’ai hĂąte de savourer la menthe indiquĂ©e sur l’étiquette en complĂ©ment de la framboise, mon fruit prĂ©fĂ©rĂ©. Car en effet, si l’aciditĂ© domine, il y a un petit quelque chose qui l’équilibre, il rien discret, Ă  la peine au second plan, mais qui a son importance, sans lequel on serait trop agressĂ© et grĂące auquel on succombe totalement. Cette biĂšre est un cocktail tropical du plus bel effet, on voyage, on est surpris, on regoutte, on valide. Une petite aigreur en fin de bouche, un soupçon de citron, et le kiff devient total !

Ma note : 10/10 bien sur !

Une nouvelle gorgĂ©e les yeux fermĂ©s, une grande inspiration, une pensĂ©e Ă©mue pour mon bienfaiteur, je dĂ©gluti ma bouche pleine de cette potion magique aussi rose que le vice, je repose mon calice, j’avale dĂ©licatement ce filtre d’amour et me self-contrĂŽle mon dĂ©but d'Ă©rection
 Ça y est, aprĂšs un Ă©tĂ© pluvieux d’attente insoutenable, je suis enfin arrivĂ© au septiĂšme ciel !

*Demain c’est la rentrĂ©e *(>_<)

Booyah   đŸș    01/04/2021

Oh mon dieu, mais ce n’est pas L’AmĂšre du Nord, c’est plutĂŽt la “MĂ©ga Trouble du Nord” non ? Sacrebleu, la brasserie Brique Housse a encore frappĂ© !

Et oui, incroyable opacité mystérieuse, incroyable mousse persistante pendant des dizaines de minutes, incroyable odeur de cÎnes de houblon fraßchement cueilli sur la plante, voilà qui promet un grand moment !

Rien que le jeu de mot de son nom est dĂ©jĂ , en soi, un grand moment, cela va sans dire. Et ce nez fortement herbacĂ© m’impressionne littĂ©ralement. J’en ai presque peur de la goĂ»ter tellement elle semble hallucinogĂšne ! C’est du concentrĂ©, du pur, du sauvage, mĂȘme les polonaises auraient bien du mal Ă  en prendre au petit dĂ©jeuner
 Mais je tergiverse, je tergiverse, il est quand mĂȘme temps de la boire avant qu’elle ne se rĂ©chauffe trop. “Glouglou, ouh lĂ lĂ Ă Ă Ă , glouglouglou tchatchatchaaaa”. Diantre, quelle rondeur exaltante, quelle longueur performante, mais quelle douceur aussi, de celle dont on ne s’attend pas, de celle qui ont le pouvoir de me faire fondre, de celle qui me rappellent l’ĂȘtre divin qui me l’a faite parvenir et qui me semble si loin !

Si loin, mais pourtant si prĂšs ! Le voyage gustatif est total, l’air de la mer du Nord, de ses embruns et des galets garnissant les plages de ma cĂŽte d’AlbĂątre ne font qu’un pour les tendres plaisirs dont mon palais s’enivre. Je sens le miracle du houblon et de la brique rouge opĂ©rer, celui qui rapproche les gens, qui les prend dans ses bras et qui les rend joyeux. Celui qui rappelle que rien ne vaut le partage d’une bonne biĂšre entre Chacals, surtout quand elle est aussi bonne, aussi stonifiante et aussi explosive.

Putain, c’est un truc de fou cette biùre !

10/10

DĂ©solĂ©, il fallait que ça sorte, c’est vrai quoi, merde, une vraie tuerie, un truc tellement oufissime sa mĂšre qu’on se demande si c’est rĂ©el, si on ne rĂȘve pas. On se trouve dans un enchantement angĂ©lique absolument paradisiaque. Je veux la reboire avant mĂȘme que mon verre soit vide, j’ai peur que plus rien n’ai de saveur dĂ©sormais, je me vois dans l’obligation d’agir pour que ma vie retrouve son sens suite Ă  ce bouleversement intĂ©gral. Car oui, cette biĂšre m’a retournĂ© : la tĂȘte, les papilles, et le ❀

Épilogue : Je viens de verser le fond de la bouteille dans mon verre vide : 4 cm de boue, de charbon, de houblon pur densitĂ© 99% avec 1% d’eau, c’est Ă  peine liquide, quasi visqueux, une couleur diarrhĂ©e dĂ©gueule-biffe mais
 encore une fois
 qu’est ce que c’est bon !!!!!!! Le Nord est amer, et moi je le suis de ne plus y ĂȘtre !